Ferme Lajoie
Une ferme traditionnelle de l'arrière-pays.
Une ferme traditionnelle de l'arrière-pays.
La maison et les bâtiments forment un ensemble représentatif des fermes de l'arrière-pays. Elles ont servi d'inspiration, entre autres, à l'artiste et ethnologue Jean Palardy qui a beaucoup fréquenté ces lieux dans les années 1930. Coll. Privée
Il semble que la première famille à occuper les lieux ait été celle de Joseph Laforêt (avant 1835). Il faut toutefois attendre la constitution du cadastre officiel en 1881 pour connaître de façon certaine le nom d’un propriétaire : Joseph Gilbert.
En examinant les nombreuses transactions ultérieures, on peut conclure que le cœur de la ferme originale se situait à proximité de la plus grande grange-étable. Une grange plus petite située de l’autre côté du chemin public est peut-être tout ce qui reste de cet ensemble qui peut remonter au milieu du XIXe siècle.
Les deux granges anciennes de la ferme Lajoie ont été classées biens culturels par le Ministère de la culture en 1975.
Si les premiers propriétaires ont effectivement occupé les lieux, la petite grange pourrait remonter au milieu du XIXe siècle. On peut donc penser que Joseph Gilbert en a eu l’usage dans les années 1860 lorsqu’il s’installe avec sa nouvelle épouse Angélique Tremblay.
La petite grange a conservé son toit de chaume jusqu’aux années 1970. Dépouillé de ce qui restait du chaume, on l’a recouverte de tôle tout en préservant la structure, ce qui facilitera son éventuelle réfection.
La grande grange-étable a vraisemblablement été construite par Clovis Gilbert en 1885 au moment où il s’installe sur la partie du lot (spécifiée sans bâtiments) que lui donne son père Joseph.
La maison à toit mansardé que l'on aperçoit à droite sur la photo pourrait être la maison (aujourd'hui disparue) de son père Joseph.
Autrefois répandus dans Charlevoix comme dans l’ensemble du Québec, très peu de toits de chaume sont aujourd’hui conservés. Celui de la grange Lajoie restauré est sans doute le plus spectaculaire qui subsiste.
La grange-étable a retrouvé son toit de chaume en 2000 lorsque, faisant appel à la firme française Le Goff, Héritage Charlevoix a voulu redonner au toit de la grange son aspect original.
Si dans son ensemble la technique de pose du chaume sur les toits est la même partout au Québec, il existe en Charlevoix une légère différence dans la constitution du faîtage. En commençant par le bas, le chaumier recouvre les deux faces du toit de rangées successives de javelles. Arrivé tout en haut, il laisse un vide. Dans Charlevoix, on comble ce vide en le bourrant de paille que l’on maintient en place avec des carcans de bois disposés à distance régulière tout le long de la ligne de toit. Cette technique est la même qu’on retrouve dans les pays germano-scandinaves. Pour demeurer étanche, l’assemblage doit être surveillé de près et être régulièrement entretenu. Un tel suivi dans le contexte de la grange Lajoie n’était malheureusement pas possible, ce qui aurait rapidement mis en péril l’ensemble de l’ouvrage.
Ailleurs au Québec et en France, on étanchéifie le faîte en le recouvrant de gazon ou d’argile comme dans cet exemple photographié à Yamachiche en 1961 par l'Inventaire des Oeuvres d'art de la province de Québec.
Pour des raisons de durabilité, on a permis à la firme Le Goff d’utiliser cette technique lors de la rénovation de la grange Lajoie. Des joncs ont remplacé la paille de seigle traditionnellement utilisée, un matériau aujourd'hui difficile à trouver et de faible durabilité.
À l’origine, la bergerie Gauthier était située à quelques kilomètres du village de Saint-Urbain. Le bâtiment a été transporté sur la ferme Lajoie en 2004 pour le sauver de la démolition. En attente de restauration, son mur nord très avarié, a dû être protégé par un recouvrement temporaire.
Cette caractéristique architecturale de la bergerie Gauthier se retrouve aussi sur quelques granges-étables qui subsistent encore dans la région.
L’abavent ou encorbellement est une étroite avancée de la partie supérieure du mur de façade offrant une protection aux animaux qui en général y trouvent une mangeoire ou un abreuvoir. Déjà en 1917, l’ethnologue Marius Barbeau constate qu’on en voit plus que dans Charlevoix.
L’abavent et les clôtures de perches de cèdre en «chicane» (en zig-zag) constituent des spécificités des paysages traditionnels de la campagne charlevoisienne.
Il reste peu de chose de la maison originelle. Pour des raisons de confort et pour répondre aux goûts du temps, les générations successives ont lourdement modifié les espaces intérieurs. Il reste que, globalement, dans sa forme, la maison est représentative des petites habitations de ferme de Charlevoix.
Un ensemble de petits bâtiments utilitaires complètent cette ferme typique de l’arrière-pays. On y retrouve entre autres une porcherie; un bâtiment solide construit en pièce sur pièce permettant d’abriter un élevage modeste répondant aux besoins de la famille.
Dépendant du terrain où il est situé, le caveau à légumes peut se présenter sous deux formes: une porte donnant accès à une petite pièce creusée sur le flan d’une élévation ou, à l’exemple de la ferme Lajoie, comme un monticule surmonté d’un petit toit sous lequel se trouve l’accès à une cave.
Construit en 1825, le moulin de la Rémy est réputé pour sa production de farine biologique haut de gamme.
Pour la saison 2024, il est ouvert aux visiteurs de 10 heures à 17 heures, tous les jours, du 24 juin jusqu’au 2 septembre.
Des visites guidées sont offertes et de la farine est disponible à l'achat sur place.
Un décor de ferme traditionnel qui a frappé l'imagination et les cœurs des millions d'auditeurs de la série télévisée Le temps d'une paix.
Le site est ouvert au public durant les activités organisées tout au long de la saison estivale. Toutefois, les visiteurs peuvent, en tout temps, venir admirer les bâtiments et consulter les panneaux d'interprétation depuis l'extérieur du site.
Le rêve d'un bourgeois de campagne